- SALICAIRE
- SALICAIRESALICAIRECette grande et belle plante (Lythrum salicaria L.; lythracées) n’avait pas échappé aux médecins de l’Antiquité: Dioscoride, la confondant avec la lysimaque à fleurs jaunes (primulacées) qui croît souvent en sa compagnie, la conseillait dans les hémorragies et les flux de ventre. Ces indications, longtemps oubliées, réapparaîtront chez de nombreux auteurs à la fin du XVIIIe siècle. L’expérimentation moderne en confirmera la justesse. Riche en tanin, la salicaire renferme aussi un glucoside puissamment hémostatique (la salicarine), une résine, du mucilage, un taux assez élevé de fer. C’est une plante astringente et antihémorragique, également adoucissante par son mucilage. Spécifique de la dysenterie bacillaire (selon Gougeon et Laumonier, 1918), très efficace dans l’entérite des nourrissons, elle s’indique aussi dans les diarrhées passagères ou chroniques, l’entérite banale ou infectieuse, les dysenteries diverses, la leucorrhée, la métrorragie. Elle pourrait éventuellement rendre des services dans des syndromes hémorragiques: hématurie, hémoptysie, saignement de nez (infusion de sommités fleuries sèches: 40 g/l; 2 tasses par jour). En usage externe, l’infusion à 6 p. 100 s’emploie sur l’eczéma, l’intertrigo, les ulcères variqueux, le prurit vulvaire, et en injections dans les vaginites.• 1694; lat. bot. salicaria, de salix, icis « saule »♦ Bot. Plante herbacée (lythracées), à grands épis de fleurs rouges, lilas ou roses, qui pousse près de l'eau.⇒SALICAIRE, subst. fém.BOT. Plante herbacée dicotylédone des régions humides et marécageuses, présentant une sommité en épi fleuri d'un rouge pourpre, dont on tire une substance utilisée pour le traitement des inflammations. Il y a une multitude de plantes qui croissent (...) sur le bord des eaux, qu'elles embellissent, comme les salicaires, dont les épis sont pourprés (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 182). [Les touffes] se couchaient en ondulant, comme les cheveux sur le front du garçon. Des hampes de salicaires les dépassaient de leurs grappes fleuries; cela faisait comme une longue tache un peu brumeuse, dont le rose s'avivait quand on entrefermait les yeux (GENEVOIX, Avent. en nous, 1952, p. 6).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1694 (TOURNEFORT Bot. t. 1, p. 220). Empr. au lat. des botanistes salicaria « id. » (ibid., pp. 220-221: dans la necessité où je me suis trouvé d'introduire un nouveau nom pour exprimer ce genre, j'ai cru me pouvoir servir de Salicaria, parce que la plûpart de ses especes se trouvent dans les saussayes), dér. de salix, salicis « saule ». Bbg. HAUDRICOURT (A.). J. B. Monet de Lamarck, botaniste et lexicographe. In: Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec. Québec, 1976, p. 714.
salicaire [salikɛʀ] n. f.ÉTYM. 1694; du lat. bot. salicaria, de salix, -icis « saule », la salicaire poussant souvent parmi les saules.❖♦ Plante dicotylédone (Lythrariées), herbacée, vivace, qui pousse près de l'eau. || Le nom scientifique de la salicaire est Lythrum. || Salicaire commune, effilée. || Fleurs rouges de la salicaire.0 (…) bientôt je percevais l'odeur de la salicaire, qui pousse en abondance sur le bord des étangs. Elle se disposait quelque part, en moi; et c'est autour de cette odeur, un peu vésicante, que réapparaissaient, un à un, et que se disposaient les premiers éléments du monde.H. Bosco, le Jardin d'Hyacinthe, p. 30.
Encyclopédie Universelle. 2012.